Comment en finir avec la timidité de votre ado?

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Beaucoup de parents d’adolescents m’en parlent. Bien que ce ne soit jamais le motif de consultation principal, j’entends fréquemment ce genre de choses :

« En plus de son genou, Julien a mal au ventre… Il faut dire qu’il a du mal à s’exprimer et garde tout pour lui… »

« Mélanie est aussi très timide, je pense que cette timidité lui provoque une sorte de stress chronique.. »

« Vous pensez que cela peut avoir un lien avec ces douleurs de ventre ? »

Je le pense oui. La timidité a effectivement tendance à provoquer du stress et donc potentiellement des douleurs de ventre…

Je m’arrête normalement ici dans mes explications.

Mais je pourrais ajouter quelque chose comme :

En plus de cela, la timidité peut entraîner de la frustration ainsi que limiter l’épanouissement et le bonheur de votre enfant sur le long terme. Il faudrait peut-être, si il/elle le souhaite, l’aider pour qu’il/elle devienne un peu moins timide…

Je vous parle en tant que thérapeute mais également en tant que personne, qui a bien connu ce problème durant la fameuse époque du collège. Je ne suis pas psychologue. Mais je vais quand même aborder le sujet de la timidité et vous présenter une stratégie efficace pour la combattre.

Je sais en effet à quel point il est frustrant de se poser des questions en classe et de ne pas oser lever la main pour avoir une réponse. A quel point il peut être difficile d’aller parler à une fille qui nous plait dans la cour de récréation. A quel point il est désagréable d’encaisser les remarques de son entraineur de basket et de ne jamais oser aller lui confier « Tu me stresses ! Je n’arrive pas à jouer, je n’ai plus confiance en moi… ».

12 ans plus tard, j’ai réalisé quelques rêves que j’ai pour longtemps cru « impossibles » :

J’ai voyagé « seul » autour du monde pendant un an, j’ai fait un roadtrip en autostop de plusieurs milliers de Km à travers l’Europe, j’ai des amis aux 4 coins du monde, je parle anglais et espagnol, je peux engager la conversation avec n’importe qui/n’importe où/n’importe quand, j’ose dire aux autres ce que je pense vraiment, je souris à des inconnus tous les jours…

En fait, je n’osais même pas penser à ce genre de choses quand j’étais petit. Ne plus être timide était déjà un rêve à part entière !

Le changement ne se fait pas tout seul du jour au lendemain, cela prend en général des années.

Mais j’y suis arrivé et je peux aujourd’hui affirmer sereinement que je ne suis plus du tout timide.

Avant de commencer à vous expliquer une méthode pour vaincre cette timidité, j’aimerais que les choses soient claires.

On entend souvent un certain nombre de remarques idiotes qui nous empêche de changer.

« Essayer de changer n’est pas naturel…Ce n’est pas ta vraie nature, n’essaye pas d’être drôle… Ce n’est pas bien de se forcer et d’aller à l’encontre de sa nature…. Je suis stressé de nature et c’est comme ça… »

(Réflexions de l’ado en conséquence : « Qu’est-ce que tu racontes ? Tu veux dire que ma nature c’est d’être timide, frustré et mal dans ma peau ? Je n’ai donc pas le droit d’avoir envie d’être confiant car mon éducation et mes expériences ont fait de moi un ado timide !?  Si seulement j’avais été gâté par la nature, je ne serais pas si timide…»)

Ces croyances sont fausses. N’écoutez surtout pas les gens qui voudraient vous faire croire ce genre de choses horribles. Personne n’est « destiné par la nature » à être timide.

L’adolescence est la meilleure période pour changer. A ce moment-là, votre corps et votre esprit sont génétiquement programmé au changement.

Si vous n’avez pas envie de changer, restez comme vous êtes.

 1) Le concept à expliquer à votre ado:

Très connu aux USA, le concept de « zone de confort » l’est moins en France.

La zone de confort image l’ensemble de nos habitudes qui ne nous demandent aucun effort. Par exemple, on pourrait dire en caricaturant, qu’un adolescent « est dans sa zone de confort » lorsqu’il joue à la console, fait la grasse matinée ou quand il se fait accompagner par sa mère pour faire des courses. Il ne prend en effet aucun risque à cela, ce genre de choses est totalement confortable pour lui.

Au contraire, « sortir de sa zone de confort » correspond aux actions inconfortables. Les actions qui provoquent en nous ce petit pic de stress ou tout simplement qui nous demande de sortir de notre routine. En général on n’aime pas trop.

Cela peut être : Aller chercher le pain tout seul, faire un exposé devant sa classe, aller parler à celui-celle qui nous plait, oublier sa peur de ne pas être aimé et oser dire « non »…

 2) Utilisation pratique du concept

Tout le monde a sa propre histoire et son propre bagage génétique. Certaines choses peuvent paraitre facile à faire pour certaines personnes, difficile pour d’autres.

Adaptez-vous à votre situation.

La solution pour en finir avec votre timidité est la suivante :

Une fois par jour, forcez-vous à sortir de votre zone de confort.

C’est-à-dire que s’il est inconfortable pour Mélanie d’aller acheté du pain seule ou de lever la main en classe, il faudra qu’elle se force à faire une de ces deux actions chaque jour.

Une transformation va alors avoir lieu, au bout de quelques semaines, chacune de ces actions ne sera plus du tout une source de stress. Au bout de quelques mois, cela deviendra même « naturel » !

Logique n’est-ce pas ?

 3) Pas trop vite non plus…

Le piège dans cette démarche est d’aller trop vite. Cela peut en effet avoir l’effet inverse.

J’ai toujours voulu en finir avec ma peur du vide. Depuis plusieurs années, je sors de ma zone de confort régulièrement pour ne plus avoir peur de sauter dans l’eau depuis une hauteur supérieure à 3 mètres. Faire un saut à l’élastique me paraissait être l’ultime challenge pour en finir. Grosse erreur, c’était complètement terrifiant et j’ai encore plus peur du vide aujourd’hui.

Sortir de sa zone de confort oui, mais progressivement.

 4) Décomposer l’objectif final en sous-objectifs.

Si le fait de poser une question en cours paraît « impossible » à Mélanie, alors il faudra progresser par étape, pour enfin arriver à l’objectif final: « poser une question devant toute la classe en cours de math »

Etape 1 : poser une question à son prof d’équitation car elle se sent en confiance avec lui.

Etape2 : Poser des questions lorsqu’elle est en petit groupe avec son prof de technologie au collège.

Etape3 : Poser une question devant tout le monde à son prof de sport qui est vraiment cool !

Une fois ces étapes validées et revalidées, elle pourra enfin oser poser une question au prof de math un peu bizarre, devant toute la classe.

Puis, si elle a envie de continuer de sortir de sa zone de confort, elle pourra un jour faire un exposé devant toute la classe…Plus tard, elle osera alors parler devant tout son amphithéâtre à la fac. Elle se fera alors remarquer par son professeur qui lui proposera un stage. Elle obtiendra ensuite un bon poste grâce à son aisance à l’oral…Le processus est sans fin.

Gardez à l’esprit que les opportunités ne s’aventurent pas dans les zones de confort !

Ce processus peut s’appliquer à n’importe quel objectif, à vous d’être créatif et de développer vos stratégies en fonction de votre objectif final…

 

Un des objectifs les plus fréquents des adolescents est de pouvoir oser et ne pas avoir peur d’aller parler à une fille qui leur plaît. C’est extrêmement typique comme peur lorsqu’on est au collège et c’est normal. Le problème est que cette phobie est également extrêmement répandue chez de nombreux adultes et provoque des sensations de frustration importantes.

Etude de cas : Comment faire pour que le petit Michael, 13ans, extrêmement timide avec les filles, puisse se retrouver à 18 ans, à la fac et à l’aise avec le sexe opposé (objectif final) ?

Il faut que le petit Michael se fixe des sous-objectifs (paliers) de façon chronologique: commencer par quelque chose de facile puis augmenter la difficulté des paliers, jusqu’à ce que l’objectif principal soit atteint (encore une fois, cela peut prendre des années):

Plus vous passez de paliers, plus votre zone de confort s’élargie.

  • Demander l’heure à un inconnu (répéter chaque étape jusqu’à ce qu’elle ne fasse plus du tout peur. Si il doit demander l’heure 100 fois, ce n’est pas grave)
  • Demander l’heure à une inconnue.
  • Poser une question à un inconnu, puis une inconnue…
  • Aller parler à une fille qui ne lui plait pas.
  • Aller parler à une fille qui lui plait déjà un peu plus.
  • Aller parler à une fille qui lui plait vraiment
  • Recommencer…

Cette démarche peut s’appliquer à n’importe quel objectif, à vous d’être créatif et de développer vos stratégies en fonction de votre objectif final…

Vous avez gagné quand le fait de sortir de votre zone de confort devient confortable.

Note personnelle :

Un jour, tu verras que des gens autour de toi sont toujours timides. Tu te rappelleras que tu étais comme eux quand tu étais au collège.

Tu constateras que ta zone de confort a explosé et tu en seras fier.

Tu réaliseras que les plus belles choses qui te soient arrivées dans ta vie, ne seraient jamais arrivées si tu n’avais pas changé.

Tu partageras alors tes expériences pour essayer d’inspirer quelques personnes, en te rappelant que quelqu’un avait fait la même chose pour toi quand tu étais petit.

Tu raconteras alors peut être comme moi, que partir voyager seul pendant un an, était beaucoup moins effrayant, que d’aller acheter du pain quand tu avais 12 ans.

Etienne