La respiration abdominale…

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thN547DW1S Quel est le point commun entre : un cours de chant, un cours de yoga, un cours de prise de parole en public, un cours de méditation, une séance de sophrologie, un cours de théâtre… ?

On pourrait continuer la liste ! Je pense que la respiration abdominale, devrait également être enseignée à l’école et suis persuadé des bénéfices, que cette démarche pourrait apporter aux gens, tout au long de leur vie. Dans un premiers temps, après une citation d’introduction, je vous expliquerai quelques bienfaits de la respiration abdominale. Ensuite, nous verrons comment mettre tout cela en pratique.

« La quasi-totalité des adultes et des adolescents, en tout cas ceux que je vois quotidiennement dans mon cabinet, ne respire qu’à moitié.

Sous la pression de la société, on pourrait presque écrire : de la civilisation, ils ont perdu la respiration naturelle de leur prime enfance : jusqu’à l’âge de deux ans environ, c’est-à-dire jusqu’à ce qu’il ait pris conscience de son « moi » et du rapport au monde extérieur, l’enfant remplit d’air, en même temps, ses poumons et son ventre. Et les vide, instinctivement, de la même façon.

Puis il entre dans le monde du stress, de la peur, de la timidité, bref, des émotions, et accélère son rythme respiratoire. La respiration naturelle « spontanée », animale, profonde, de la prime enfance disparaît au profit de la respiration « sociale », beaucoup moins profonde, qui ne fait appel qu’aux poumons et aux bronches et, encore, pas totalement. La quantité d’air qu’on fait pénétrer dans l’organisme diminue de moitié. On « oublie » de respirer par le ventre. C’est une véritable catastrophe. » Pierre Pallardy*

 

La respiration abdominale…

1 : Permet de « déstresser »

C’est une technique classique que je répète souvent. « Si vous sentez que le stress vous gagne, arrêtez-vous et prenez 2 ou 3 grande inspirations. Ne laissez pas le stress venir bloquer votre diaphragme ». (Encore faut-il prendre conscience de ses montées de stress…) Car l’hormone du stress, le cortisol, a la fâcheuse tendance à « enraidir » nos tissus, notamment dans la zone du plexus solaire/diaphragme. C’est pour cela que nous pouvons parfois ressentir une boule au niveau du ventre. Cette boule correspond en fait à une zone de tension tissulaire. Si l’exposition au stress persiste, ce qui est le cas chez de nombreuses personnes, le diaphragme perdra petit à petit sa mobilité.

Respirer avec le ventre viendra  « étirer » votre diaphragme et lui permettra de garder sa souplesse naturelle.

2 : Permet de soulager les vertèbres lombaires/le bas du dos.

Si le diaphragme devient raide, des tensions vont rapidement apparaître sur ses zones d’attaches : au niveau de la cage thoracique, mais également au niveau des lombaires sur lesquelles le diaphragme possède ses attaches les plus importante. (Les piliers du diaphragme) Vous aurez donc une précontrainte permanente au niveau de vos vertèbres lombaires qui favorisera l’apparition de lombalgies (Lien Stress-mal de dos…encore une fois.)

Il est difficile de visualiser ce muscle diaphragme n’est-ce pas ? Faites une pose dans votre lecture et regardez cette vidéo de 2min44 pour mieux comprendre… (L’article que vous êtes en train de lire parle du diaphragme thoracique.)

3 : Favorise le brassage des organes digestifs :

Il faut imaginer que le diaphragme thoracique joue un rôle de piston entre l’abdomen et le thorax. Comme vous l’avez vu dans la vidéo, il descend quand on inspire (ce qui créé un appel d’air dans les poumons) et remonte quand on expire (pour aider les poumons à se « vider ») Mais lors de sa descente, le diaphragme vient également appuyer sur nos viscères. Ce phénomène facilite la digestion et régule/facilite le transit intestinal. (Oui, respirer avec le ventre est bon pour la constipation…)

De plus, le maintien de la mobilité de nos viscères est très important. Nous avons vu dans « l’article sur le deuxième cerveau » que les tensions viscérales se répercutaient automatiquement au niveau du dos. Ce que vous avez dans le ventre ne flotte pas mais s’attache au niveau de votre colonne vertébrale par l’intermédiaire de ligaments et fascias. Le brassage du diaphragme activé par cette respiration évite ainsi la « stagnation viscérale/perte de mobilité des organes », responsable de nombreux problèmes de dos/digestifs…

4 : Favorise l’oxygénation de vos tissus. Quand vous courrez et que vos muscles vous demandent + d’oxygène, vous n’avez pas d’autres choix que de respirer plus profondément.

La respiration abdominale permet également à votre corps de « capter » + d’oxygène.

Des tissus/cellules bien oxygéné(e)s sont des tissus/cellules en bonne santé. Je pense que la respiration abdominale permet d’améliorer la qualité de l’oxygénation de nos cellules.

Mon expérimentation personnelle associée à celle de mes amis me permet de croire en cette théorie largement diffusée sur internet. Quoi qu’il en soit, le manque d’oxygène (hypoxie), qu’il soit dû à une anémie ou à une pathologie pulmonaire entraîne une fatigue chronique. Inversement, je confirme que la respiration abdominale permet d’augmenter son niveau d’énergie.

5 : Favorise la circulation :

En parlant des énergies, tout médecin chinois vous dirait que la respiration abdominale permet une bonne circulation du Qi (« chi ») indispensable pour garder une bonne vitalité. En raisonnant à l’occidentale, on pourrait aussi dire que le diaphragme favorise la circulation du sang. Son rôle de piston provoque un enchaînent de pressions/dépressions qui favorise la circulation sanguine.

Évidemment, le cœur reste la pompe numéro 1 du sang.

« -Et la lymphe alors ? -La quoi ? »

Le liquide présent dans vos ampoules après une journée de marche est un liquide présent dans tout l’organisme, entre chacune des millions de cellules qui composent votre corps. Ce liquide à un rôle énorme : nutrition, drainage des déchets cellulaires, transport de cellules immunitaires… Pour circuler, la lymphe ne peut pas compter sur le cœur mais à besoin des variations de pressions créées par le diaphragme thoracique et la respiration.

Tout doit circuler. A tous les niveaux, la stagnation n’est jamais positive…

6 : Développe votre conscience corporelle.

Énormément de personnes sont coupées de leurs corps. Chaque thérapeute ayant une vision holistique du corps humain vous confirmera mes propos. Étant ostéopathe, je peux voir que la différence de « conscience corporelle » peut-être énorme d’un patient à un autre.

Certains patients ne s’aperçoivent même pas que leur ventre est en train « de travailler », après des techniques viscérales par exemple. Ils entendent les gargouillis avec leurs oreilles, mais sont incapables de ressentir quoi que ce soit de l’intérieur… Ce genre « d’inconscience » est selon moi incompatible avec une vie épanouie.

En écrivant ces lignes, je me rappelle d’une conversation avec une amie professeure de yoga qui m’expliquait que tout être humain coupé de son corps n’avait aucune chance d’être sexuellement épanoui… Je repense aussi aux paroles d’un voyageur brésilien qui me racontait avec passion ses théories sur les femmes: « Je ne choisis pas mes copines en fonction de leur physique mais en fonction de leur spiritualité et leur ouverture d’esprit. C’est la vie qu’elles ont à l’intérieur et le niveau de connaissance de leur corps qui compte!» Je comprends et valide largement leur propos…

Alors comment développer sa conscience corporelle autrement qu’avec la respiration abdominale ? Il y a aussi la danse, le sport, la méditation, le yoga, le théâtre, le chant, la musique, la sophrologie, le massage, l’ostéopathie, la psychologie…

Le tantra me paraît être la pratique ultime. Cette philosophie indienne est connue pour viser « l’éveil total » à travers l’exploration des sens. On a encore de quoi évoluer n’est-ce pas ? Moi oui en tout cas.

Passons maintenant en pratique : La respiration 3/2 6/2

Je vous propose ici cette vidéo youtube que j’ai sélectionné pour vous inspirer et vous apprendre à respirer avec le ventre. Dans un premier temps, il faudra faire l’exercice trois fois 3 minutes par jours.

Couché sur votre lit ou sur un tapis me paraît être le bon endroit pour apprendre.

Vous pouvez aussi essayer « au bureau » en position assise ou debout.

Cette pratique sera sans doute pénible dans un premier temps, preuve que vous n’avez pas l’habitude de respirer avec le ventre et que vous avez une bonne marge de progression devant vous.

Au bout de trois semaines, cela deviendra de plus en plus facile. Vous devrez alors commencer à ressentir les bienfaits de cette nouvelle habitude.

En continuant, vous verrez que vous maîtriserez de mieux en mieux cet outil. Vous pourrez alors l’utiliser pour gérer vos phases de stress/angoisse, pour vous « poser en rentrant du travail », pour vous mettre en condition avant de dormir…

Vous constaterez aussi et surtout les bienfaits énoncés dans la première partie de l’article… Je crois que c’est à vous de jouer !

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Bon courage,

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Etienne .

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*Pierre Pallardy : Auteur de « Et si ça venait du ventre ».